Mes vacances organisées par une IA : ce que j’en retiens
N°12 - Test du mode Agent IA, fatigue numérique, GPT-5, Nano Banana, prompts tourisme et 5 actus... c'est la rentrée !
Heureux de vous retrouver pour cette nouvelle saison !
Et ça commence fort, la newsletter change de rythme avec 2 rendez-vous par mois :
1er mercredi : le numéro mensuel (dossier, cas d’usage, actus, outil, prompt…)
3e mercredi : l’interview “Au comptoir du Café”, un échange direct avec le terrain
L’idée ne change pas : clair, utile et concret, sans sacrifier les sujets de fond.
Et pour alléger votre boîte mail, je vais m’appuyer un peu plus sur le site iatechtravel.cafe :)
Au menu :
Dossier : Créer son parcours de vacances avec l’IA (test du mode agent)
On en parle : "Course à l'IA", FOMO et fatigue numérique
Nouveau : GPT-5, entre promesse et réalité
Boîte à outils : Nano Banana 🍌, l’éditeur d’images IA de Google
Question des lecteurs : Quelle IA choisir ?
Vidéo du mois
Actu IA : 5 infos clés à retenir
Prenez un café et c'est parti ! ☕️
DOSSIER DU MOIS
Créer son parcours de vacances avec l’IA : j’ai testé le mode Agent
⛱️ Quand le nouvel agent IA de ChatGPT génère (presque tout seul) la carte Google Maps de tes vacances…
1er jour de congés et, comme chaque année, même rituel : on veut prévoir des activités mais personne n’a d’idée claire et tout paraît vite un peu compliqué.
Alors cette fois, j’ai décidé de tester quelque chose de nouveau et de confier la mission à l’IA (comme 1 français sur 3 si on en croit cette études Ipsos). Direction la Normandie, 10 jours en famille (avec un ado de 13 ans, challenge bonus).
Une bonne occasion de tester le nouveau “mode agent” de ChatGPT :)
Etape 1 : activer le “mode agent”
J’ouvre donc ChatGPT, j’active le fameux “mode agent” et je tape ma demande :
“Peux-tu me trouver les meilleures activités entre Honfleur et Isigny-sur-Mer, pour deux adultes et un ado de 13 ans, avec prix, description, avis, et tout ça sur Google Maps ?”Un prompt pas du tout optimisé et volontairement vague (“les meilleures activités”…). Un peu comme le ferait un touriste lambda qui n’aurait pas forcément les bonnes pratiques pour rédiger une demande optimisée.
💡 1ère impression : on comprend vite qu’un prompt flou amènera des résultats convenus. Le fameux “Garbage in, garbage out”. Mais justement, c’est intéressant de voir jusqu’où l’IA va compenser… ou pas.
Etape 2 : la recherche
ChatGPT me demande : “Souhaites-tu des activités par jour, ou une liste générale ?” → j’opte pour la liste générale.
⏱️ Puis il se met au travail. 8 minutes à fouiller Tripadvisor, Funbooker, Calvados Attractivité, OT de Honfleur… et il revient avec un tableau avec les activités, prix et lieux.
En lisant son journal d’activité, je remarque qu’il a enchaîné des requêtes très “SEO classique” (mots-clés type meilleures activités famille ado Normandie 2024). Pas de magie, c’est finalement du moteur de recherche en mode autonome.
💡 2ème impression : le résultat est utile mais basique. La sélection sent le “Top 10 Tripadvisor”. Rien d’étonnant vu ma demande bien trop large. CQFD.
Etape 3 : la création d’une carte Google Maps
Tant pis, on continue, et c’est là que ça devient encore plus intéressant !
L’agent ne se contente pas de ce tableau, il me propose vraiment de créer une carte personnalisée sur Google Maps avec tous les lieux. Comme je lui avais demandé.
Sauf qu’il veut que je me connecte à mon compte Google via une fenêtre distante… Petit moment d’hésitation, me loguer avec mon vrai compte Google dans une machine virtuelle ? Humm… j’ai préféré utiliser un compte test 😬
🎥 Extrait de l’activité de l’agent au moment où il me demande de prendre la main pour me connecter à mon compte Google.
Résultat : 36 minutes plus tard, une carte “Vacances en Normandie - Honfleur à Isigny” toute prête, avec mes activités épinglées et décrites. Wunderbar !
Et franchement, c’est quand même assez fort. L’agent a reproduit exactement ce que j’aurais fait à la main : clic, ajout de lieu, copié-collé…
Voici l’url pour y accéder : https://bit.ly/gmaps-normandie
💡 3ème impression : C’est comme si quelqu’un avait fait le boulot à ma place, sans que je touche au clavier. Ou, si on transpose au monde pro, comme si j’avais délégué ce travail. Avec les mêmes règles d’ailleurs, si la demande est floue, le résultat le sera aussi... Tout repose sur la clarté et la précision de l’instruction.
Etape 4 : un carnet de voyage avec Figma Make
Pendant que l’agent IA travaillait, j’ai voulu aller plus loin en créant un carnet de voyage digital à partir de la liste d’activités.
Pour ça, j’ai utilisé Figma Make, une extension expérimentale de Figma.
Figma est un outil de design collaboratif que les designers utilisent pour créer des maquettes et interfaces. Figma Make, c’est un nouveau module IA où l’on donne un prompt et l’outil génère directement un mini-site ou une appli interactive. Pas besoin de coder.
L’idée était d’avoir une petite page mobile consultable par la famille (en vrai, surtout par moi le matin au petit-déj, pour savoir ce qu’on allait faire :)
Même si on ne peut pas considérer Figma Make comme un outil grand public, j’ai voulu rester dans une approche “non spécialiste” et j’ai utilisé un prompt complètement brut (pour ne pas dire nul…), pour tester sa capacité d’interprétation.
Voici le prompt :
Je veux créer un carnet de voyage pour mes vacances.
Voici une liste d’activités variées pour un séjour de 10 jours entre Honfleur et Isigny-sur-Mer, adaptée à deux adultes et un ado de 13 ans :
[J'ai collé ici les activités]Et la réponse de l’IA de Figma Make :
“Je vais créer un carnet de voyage interactif pour organiser votre séjour. L’application inclura :
Une liste complète des activités avec tarifs et descriptions
Des filtres par catégorie, lieu et prix
Un planificateur d’itinéraire personnalisé
Un calculateur de budget
Une présentation claire et organisée des informations”
On voit qu’il a plutôt bien réussi à interpréter et surtout extrapoler ma demande non structurée !
⏱️ En moins de 10 minutes, il m’a généré un carnet de voyage complet avec :
filtres avancés
planificateur d’itinéraire + budget auto (estimation)
conseils pratiques par onglets
Et même des suggestions d’amélioration (ajouter une carte interactive, intégrer la météo, itinéraires…). Mais je suis resté sur cette première version.
Pour affiner le résultat, j’ai juste glissé une photo d’Honfleur (© Pexels) et lui ai demandé de l’ajouter en en-tête… ce qu’il a fait, sans problème.
Voici le lien pour voir le résultat : https://bit.ly/carnet-voyage-normandie
Ce que j’en retiens
En moins d’une heure, j’ai obtenu :
✅ un tableau d’activités
✅ une carte Google Maps personnalisée
✅ un carnet de voyage mobile
Est-ce que la sélection était parfaitement pertinente ? Non. Et c’est normal vu mon prompt mais, même avec une version optimisée, on n’atteindrait pas la finesse d’un conseiller local. Pour avoir une vraie valeur ajoutée, je suis convaincu qu’il faut la finesse d’un expert qui connaît le territoire.
Est-ce que ça m’a vraiment été utile et fait gagner du temps ? Oui, clairement. Et c’est là que ça devient intéressant. Côté pro, l’IA peut déjà assister les conseillers au quotidien en devenant un outil très utile, en soutien à leur expertise locale. Pas un concurrent et encore moins un remplaçant, comme on peut le lire parfois…
Ce que ça dit pour le tourisme
Certaines tâches répétitives (collecter des infos de base, créer des cartes, mettre en forme…) sont déjà déléguables à l’IA
Les pros peuvent se concentrer sur ce qui fait la différence : le vrai conseil humain, la personnalisation, les anecdotes locales…
Mais il reste des questions : sécurité des données, dépendance aux grands fournisseurs d’IA, impact environnemental…
Et demain ? Les touristes demanderont peut-être simplement à leur téléphone :
“Prépare-moi mon week-end à Florence”
Sans site web, sans OTA, juste avec un agent.
Je ne dis pas que c’est souhaitable mais je ne pense pas que nous déciderons. Ce sont les usages qui nous le diront. Et l’histoire l’a déjà montré lors de l’arrivée des plateformes comme Booking ou Airbnb, ceux qui pensaient que “les gens n’utiliseront pas” se sont souvent trompés. Je suis convaincu qu’il faut rester en veille, tester et comprendre… plutôt que de regarder passer le train. 🚃
Si vous lisez cette newsletter, c’est que vous êtes déjà dans cette démarche :)
En résumé (pour les + pressés)
Le mode Agent de ChatGPT peut déjà préparer une liste d’activités + carte Google Maps personnalisée (et plein d’autres choses…)
La qualité dépend encore et toujours de la précision de la demande (le prompt), comme pour tout d’ailleurs… IA ou non :)
C’est pratique et rapide mais ça soulève des questions de sécurité et d’usage
Pour le tourisme, c’est une bascule à suivre de très près. Les acteurs du tourisme doivent tester maintenant car les usages grand public vont arriver vite.
💚 Petit coup de cœur perso
Quand on voyage, le réflexe c’est souvent Google Maps. Même si ça dépanne bien, on ne peut pas dire que ce soit pensé pour le touriste (trop d’infos et souvent pas assez de valeur).
En parallèle de mon test, je voulais vous parler de Around Us, une appli française gratuite, ultra rapide et fluide, qui affiche en un éclair musées, monuments et pépites locales autour de soi. Une alternative simple et efficace, qui colle beaucoup mieux à l’expérience voyage. Je vous invite vraiment à la tester !
Et bravo à Jean-François Pillou pour le super boulot qu’il fait sur cette plateforme :)
Alors, verdict des vacances ?
Pour tout vous dire, on a passé de très bonnes vacances en Normandie !
Et j’ai trouvé la carte Google Maps créée par ChatGPT plutôt utile mais… j’avais aussi mon guide du Petit Futé et je suis aussi passé à l’OT pour récupérer quelques docs et des conseils des locaux (déformation professionnelle ? :)
Est-ce que j’ai été biaisé dans mon usage ? Probablement. Mais peu importe, ce qui compte, c’est que si c’est pratique et facile à faire… les gens l’adopteront certainement. Et si moi je l’ai fait pour mes vacances… imaginez ce que nos visiteurs feront demain.
📰 Vu dans la presse
Aux États-Unis, un article de Business Insider explique que certains conseillers en séjour qui utilisent déjà l’IA au quotidien affirment planifier deux fois plus vite, répondre deux fois plus vite aux clients… et gérer jusqu’à trois fois plus de réservations qu’il y a un an. Rien que ça !
Résultat : +40% de croissance en 6 mois pour l’agence Páme Travel. L’IA ne remplace pas leur rôle, elle libère du temps pour le vrai conseil humain : personnalisation, astuces locales, avantages exclusifs.
👉 Si vous voulez allez plus loin sur ce sujet, je vous partage 5 prompts pratiques pour accompagner les conseillers en séjour dans leur quotidien.
ON EN PARLE
La "course à l'IA", entre FOMO et fatigue numérique…
Ça va vite, trop vite ?
En novembre, ça fera déjà 3 ans que l'IA générative a fait irruption dans notre quotidien.
Vous vous rappelez du début, quand ChatGPT nous proposait seulement 3 exemples de prompts pour nous aider à démarrer ? Aujourd'hui, on est submergé par un tsunami d'outils, de modèles et de fonctionnalités, dans lequel il est facile de se perdre.
S’y ajoute le fameux FOMO (Fear Of Missing Out) dont on parle beaucoup. La peur de rater quelque chose, et des "quelques choses", il en arrive une vingtaine par semaine. Le problème, c'est qu'à force de courir après les nouveautés, on en oublie de se concentrer sur l'essentiel : comprendre les outils et savoir vraiment s'en servir. Se jeter sur la dernière fonctionnalité est super tentant, mais ça génère aussi beaucoup de stress et une sorte de "fatigue de l’IA". Trop d'infos, trop souvent, trop...
Et c'est un cercle vicieux. On est submergé, on se sent à la traîne et on perd de vue l'objectif initial. Cette réflexion, c’est un besoin à prendre du recul et à privilégier la maîtrise à la quantité (et je suis le premier à essayer de me l’appliquer… pas toujours facile). Car finalement, ce n'est pas la nouveauté qui nous rendra plus efficaces mais bien la compréhension et la maîtrise de ce que l'on a déjà.
Pour aller plus loin
Au moment de boucler ce numéro, je suis tombé par hasard sur le dernier numéro de Philosophie Magazine et son dossier “L’IA et moi”. Evidemment, je l’ai acheté… :) J’y ai trouvé un écho à mes réflexions.
Plus qu’une simple course à la nouveauté, des philosophes nous rappellent qu’il s’agit d’une question de rapport à soi, à notre autonomie de pensée. Une “invitation à ne pas nous contenter d’être esclaves de ces outils” mais à apprendre à penser avec eux. Et ça me parle bien.
Finalement, la façon d’éviter la “fatigue de l’IA”, ce n’est pas de ralentir le progrès (et pas sûr qu’on ait la main à notre niveau…) mais plus de nous interroger sur la manière dont nous voulons vivre avec lui.
Vous en pensez quoi ? Allez, vous avez 4h :)
NOUVEAU
GPT-5 : entre promesse et réalité
Depuis des mois, on attendait GPT-5 comme le “messie” de l’IA. Le modèle censé simplifier l’expérience, mettre fin au casse-tête entre GPT-4o, o1, o3…
Résultat ? Une annonce estivale… et une belle déception marketing.
Une séquence que Frédéric Cavazza a très bien résumée :) et qui illustre parfaitement ce FOMO et cette course à l’IA dont on parlait juste avant.
Une controverse immédiate
Le problème principal c’est que GPT-5 a été lancé du jour au lendemain, sans réelle explication ni concertation. Et, dans les premières heures, le nouveau et unique “mode Auto” s’est carrément emmêlé les pinceaux :
→ Analyses poussées pour des questions simples
→ Réponses trop basiques pour des demandes complexes
Bref, une perte de contrôle pour les power-users (c’est comme ça qu’on les appelle :) qui avaient pris l’habitude de choisir eux-mêmes leur modèle.
Les nouveaux modes disponibles
Après le rétropédalage d’OpenAI, voilà l’offre actuelle :
Auto (par défaut) : l’IA choisit le mode adapté
Instant : réponses rapides pour les questions simples
Thinking : raisonnement approfondi pour les tâches complexes
Pro : la version la plus puissante, réservée aux abonnés, mais limitée en nombre de requêtes
Anciens modèles : GPT-4o et d’autres variantes restent finalement accessibles
C’est plus clair mais on s’éloigne de la promesse initiale d’un modèle unique et parfaitement autonome. Mais bon.
L’impact en pratique
Pour le grand public : une simplification bienvenue (fini la liste de numéros de version pas très explicites)
Pour les pros : une frustration réelle car certaines habitudes sont quand même bien bousculées…
Et au-delà de ChatGPT, Microsoft Copilot et d’autres outils ont également intégré GPT-5, ce qui accélère sa diffusion, y compris dans des “usages cachés” (le “shadow IA” dont on reparlera…), sans validation de la direction.
A retenir
✅ GPT-5 n’est pas un modèle unique, mais une famille de modèles (Instant, Thinking, Pro…)
✅ ChatGPT agit désormais comme un routeur qui oriente vos prompts
Des prompts à optimiser pour GPT-5
Concrètement, ce qui change, c’est aussi la manière d’écrire nos prompts.
Avec GPT-4o, même un prompt un peu brouillon donnait souvent quelque chose d’exploitable. GPT-5, lui, semble être plus exigeant car il attend un brief structuré, presque comme un mini cahier des charges.
Mais heureusement, il y a encore 2 approches possibles :
Laisser le mode Auto décider avec des prompts classiques
Ou construire des prompts spécifiques selon le mode (Instant, Thinking, Pro), en décrivant clairement le contexte et l’objectif
En clair :
GPT-5 semble apprécier les prompts scénarisés et le meilleur moyen de le faire est de décrire le contexte et l’objectif de façon structurée, idéalement en utilisant une syntaxe Markdown, JSON ou HTML. Hum… c’est à dire ?
Pour être plus clair, ça veut dire organiser son prompt comme un mini plan :
Avec des titres (# Objectif, # Étapes) pour séparer les parties
Des listes (1), -) pour détailler les étapes
Des blocs séparés (rôle, objectif, format…) pour que l’IA voie clairement la logique
Et pas besoin de savoir coder : Markdown, JSON et HTML sont juste des façons “propres” d’écrire ses consignes.
En bref : la structure à retenir
Rôle → quelle casquette l’IA doit prendre
Objectif → ce que vous voulez obtenir
Étapes → plan d’action détaillé
Format attendu → tableau, texte, liste…
Ton → style rédactionnel attendu
Rappel → contraintes à respecter
💡 Astuce : Vous pouvez demander à GPT-5 de créer un prompt optimisé en appliquant les règles de son guide du prompt. Ça marche assez bien !
Rédige moi un prompt pour [VOTRE BESOIN].
Je veux que ce prompt soit optimisé pour GPT-5 en appliquant les règles et bonnes pratiques de ce guide officiel : https://cookbook.openai.com/examples/gpt-5/gpt-5_prompting_guideFlashback : le Guide du prompt (février 2025)
En février dernier, je vous partageais déjà un guide du prompt en 5 étapes (Rôle → Contexte → Tâche → Format → Vérification).
Ce guide reste une bonne base, GPT-5 est juste devenu un plus exigeant.
🧰 5 prompts prêts à l’emploi pour les conseillers en séjours
Ce mois-ci je vous partage 5 prompts prêts à l’emploi, à copier-coller dans ChatGPT, Gemini, Mistral, Claude…
Ces prompts sont là pour vous aider, donner envie de tester ou vous inspirer !
Création d’un itinéraire de 5 jours + plans B météo
Réponse e-mail claire et personnalisée (à partir d’une demande)
Suggestion “haut de gamme / exclusif” (adaptée office de tourisme)
Réécriture “client pressé” : rassurer et donner des options
Relance : 3 accroches créatives (fait surprenant + bénéfice + touche perso)
BOÎTE À OUTILS
Nano Banana 🍌
C’est quoi ?
Pas le tube de l’été mais peut-être celui de la rentrée !
Nano Banana est le nouveau modèle de retouche et génération d’images signé Google DeepMind, intégré directement dans Gemini. Officiellement baptisé gemini-2.5-flash-image-preview, pour les intimes.
Sa grande force ? La fidélité aux détails. Contrairement à d’autres modèles (notamment le dernier ChatGPT 4o), Nano Banana parvient à modifier des images (arrière-plan, objets, lumière…) tout en préservant parfaitement les visages et les traits des personnes.
Et niveau tarif, il est accessible gratuitement via Gemini (ordinateur ou mobile), c’est un vrai Photoshop pour tous : simple, rapide et assez solide pour un usage pro.
Quelle utilité dans le tourisme ?
Je vous en parle car cet outil colle assez bien à nos besoins : il retouche sans dénaturer. Autrement dit, votre monument, paysage ou patrimoine reste intact.
Quelques pistes d’usage :
Améliorer vos visuels : retoucher vos photos de destination, corriger la lumière ou supprimer un élément gênant sans dénaturer la scène
Supports créatifs : combiner plusieurs photos pour créer une affiche événementielle ou enrichir une campagne digitale
Storytelling visuel : générer une série d’images cohérentes pour raconter une histoire (parcours d’un visiteur, mise en valeur d’un territoire)
Quelques exemples
Supprimer des éléments sur une photo
Ex : suppression des personnes sur cette photo touristique de la Place Ducale de Charleville-Mézières
Modifier des éléments d’une photo touristique sans la dénaturer
Ex : suppression du panier sur le vélo, remplacement de la robe par un pantalon ou remplacement par un homme avec changement de la couleur du vélo (l’ensemble reste très cohérent). Pour la dernière version c’est plus pour le fun :)
Laisser libre court à ses idées créatives
Transformer une photo en maquette
Coloriser des photos anciennes
BONUS : remplacer et tester des vêtements et accessoires
Pas-à-pas : comment tester Nano Banana ?
Ouvrez l’application Gemini (web ou mobile)
Importez une photo ou décrivez une scène
Demandez vos modifications (ajouter, remplacer, combiner)
Cliquez → l’image est générée et vous pouvez la télécharger
💡 Astuces
Soyez précis : “remplacer le ciel gris par un ciel bleu clair avec nuages” est plus efficace que “améliorer la photo”
Spécifiez ce que vous ne voulez pas modifier : “ne pas toucher aux visages”
Pour un rendu narratif, utilisez des prompts séquentiels : “même scène mais de nuit”, “même personnage en train de marcher”
La question des lecteurs
Chaque mois, je sélectionne une de vos questions sur l’IA et j’y réponds ici. Parfois seul, parfois avec l’aide d’experts. Voici celle du mois ☕
📩 Envoyez-moi la vôtre ici.
“Avec toutes ces IA (ChatGPT, Claude, Gemini, Mistral…), je suis un peu perdu. Comment savoir laquelle est faite pour moi ?” (Anonyme)Alors ça, c’est une question vraiment récurrente ! Et ma réponse est simple et rapide : il n’existe pas de “meilleur outil absolu”. Le choix dépend de vos besoins, de vos usages et parfois… de vos valeurs. Mais on va quand même un peu développer ;)
De façon un peu simpliste, on pourrait dire :
Polyvalence & accessibilité → ChatGPT
Écriture longue et analyse fine → Claude
Travail dans Google Workspace → Gemini
Souveraineté & intégration technique → Mistral
Mais c’est finalement très subjectif et ce ne pourrait absolument pas être une règle absolue. Ça peut aider mais ces repères ne suffisent pas. Le vrai choix dépend surtout de votre budget, de vos contraintes (RGPD, souveraineté), de la taille de votre équipe et du type de tâches que vous souhaitez réaliser.
Mon usage personnel
Je n’utilise évidemment pas un seul outil mais bien plusieurs. Sans compter les outils spécifiques (j’en avais listé quelques-uns ici), voici mon usage actuel :
ChatGPT : mon “socle” au quotidien. Il reste le plus polyvalent et, vu son adoption massive, je ne me verrais pas l’écarter de mon travail de veille et de test. J’ai un abonnement payant.
Claude : il reste très bon en français, dans la synthèse de documents volumineux et pour le code via son mode artefact. Je trouve (comme beaucoup) que c’est d’ailleurs le meilleur pour le code. C’est mon deuxième abonnement payant.
Gemini : ce que j’apprécie, c’est qu’il est moins “yes man” que d’autres modèles. Là où certains surjouent de base le côté “Wow, génial, game changer ta proposition !”, Gemini est plus sobre et direct. Et surtout je le trouve pertinent ! Je l’utilise aussi pour ses synthèses rapides (par ex. de vidéos YouTube). Ses dernières nouveautés sont assez dingues (Veo 3, Nano Banana…) et tout l’écosystème Google est vraiment puissant et utile (NotebookLM, création de podcasts, vidéo de présentation…). J’ai également un abonnement payant.
Mistral : je le teste régulièrement, surtout pour des questions de souveraineté (un critère qui deviendra certainement de plus en plus important…) mais ce n’est pour l’instant, pas mon outil “par défaut”. Je le garde dans mes favoris, même si je n’ai pas encore pris le réflexe de l’utiliser systématiquement.
Perplexity : il fait aussi partie des outils que j’utilise, surtout pour des recherches plus poussées et de la veille. Je trouve les résultats souvent très bons et bien sourcés.
👉 Mais voilà, c’est MON usage très particulier, qui répond à mes besoins. Ça peut sans doute un peu aider mais ça n’en fait absolument pas un modèle à suivre.
Mon conseil
Testez ! C’est un peu ma rengaine mais le mieux reste de tester. Un mois d’essai suffit souvent à voir si un outil devient votre réflexe naturel. Et surtout, ne cherchez pas le “vainqueur” mais cherchez l’outil le plus pertinent pour votre contexte.
Tous ces outils sont encore finalement très nouveaux et, on en a parlé, ça évolue très vite ! On n’est pas du tout dans le cas d’un choix, comme à l’époque, entre un logiciel de bureautique, où les choses étaient établies et il était plus facile de conseiller ou de trancher. Là, ça bouge et d’ici la fin de l’année, mon workflow de travail aura sans doute encore évolué.
Mais ça rejoint ce que j’évoquais sur le FOMO et la fatigue IA, le plus important c’est de comprendre et de pousser vos usages. Tester des prompts différents, explorer les modes qui existent par rapport à vos besoins… et vous faire votre propre opinion.
🙋♂️ Et si vous hésitez encore, le mieux reste d’en discuter avec un professionnel qui pourra vous conseiller selon vos besoins, vos contraintes, vos équipes… car c’est là que se joue vraiment le bon choix.
Vidéo du mois
Ce mois-ci, coup de cœur pour une démo d’Anthony Quinchon publiée sur LinkedIn. Avec Higgsfield AI, il montre comment insérer un objet dans une vidéo à partir de scènes cultes de cinéma… avec un réalisme surprenant. Le résultat est à la fois drôle et hyper crédible (et réalisé en quelques clics seulement).
Derrière le côté fun, l’outil ouvre des perspectives énormes pour le marketing vidéo… mais pose aussi, comme à chaque fois avec l’IA, de sérieuses questions juridiques sur l’utilisation d’images protégées… 👋 Chloé Rezlan :)
ACTU DE L’IA
Les 5 infos à ne pas manquer
Pour vous aider à rester informé, je vous partage ici 5 actus que j’ai trouvées importantes ou intéressantes, avec un résumé express et mon avis en quelques lignes.
1. Comet, le navigateur IA de Perplexity
Perplexity a dévoilé Comet, un navigateur qui intègre directement son moteur de recherche IA et un assistant. L’outil permet de gérer onglets, mails et calendrier, mais aussi de naviguer et résumer le contenu d’une page en temps réel. Disponible d’abord pour les abonnés de son plan Max (200 $/mois) et quelques invités.
💬 J’ai pu le tester et l’expérience est assez intéressante. Une requête et j’obtiens une liste de musées à Strasbourg, bien intégrée et associée à une carte interactive ! Comme dans un site de destination…mais directement dans le navigateur. On va en reparler, c’est sûr.
2. MIT : 95 % des projets GenAI n’aboutissent pas
Selon une étude du MIT, près de 95 % des projets pilotes en IA générative n’atteignent pas de résultats financiers tangibles. Les causes principales ne tiennent pas aux modèles eux-mêmes mais à une intégration insuffisante dans les processus métiers. Les réussites viennent surtout de projets ciblés, souvent en partenariat avec des acteurs externes, et appliqués à des usages internes concrets.
💬 Même s’il s’agit d’un échantillon limité (52 grandes entreprises dans 10 secteurs), ce rapport reste assez instructif. Mais je me demande si ce n’est finalement pas sain et normal d’arriver à ce type de résultat (même si pas généralisable vu l’échantillon). Tout est encore très nouveau, on découvre, on se trompe, on teste… et on apprend.
3. NotebookLM transforme vos documents en vidéos
Google a enrichi NotebookLM avec une belle nouveauté : les Video Overviews. Il peut désormais transformer un corpus documentaire (PDF, présentations, articles, graphiques…) en capsules vidéos avec visuels, citations, chiffres clés et voix off. L’utilisateur peut choisir le ton, la durée ou le public visé. La fonction est disponible en plus de 80 langues, dont le français.
💬 J’ai testé et en moins de 10 minutes, j’avais une vidéo cohérente et presque diffusable telle quelle. Il y a encore quelques limites (voix off inégale, transitions basiques, peu de personnalisation graphique) mais c’est déjà efficace. Et ça peut inspirer pas mal de cas d’usages utiles dans le tourisme…
4. Québec : l’IA passe de l’essai à l’adoption…
Un an après sa première enquête, le Groupe de travail IA & Tourisme a sondé 320 pros. L’adoption progresse nettement : 42% d’utilisateurs intermédiaires ou avancés (vs 28% en 2024) et seulement 2% n’ayant jamais testé d’outil. Les usages restent dominés par le texte, l’image et la recherche avançant plus lentement. L’efficacité opérationnelle est le principal bénéfice, devant coûts et ventes. Les freins persistent (compétences, temps, sécurité) et la découvrabilité numérique apparaît comme un nouvel enjeu.
💬 Un bon éclairage sur les usages et les freins actuels. Pour la suite, un sujet intéressant à explorer serait le déploiement en entreprise : comment passer de l’expérimentation individuelle à une adoption plus large et structurée. Bravo aux amis québécois pour ce travail très utile !
5. Explosion du trafic IA vers les sites hôteliers (USA)
Aux États-Unis, le trafic IA vers les sites hôteliers a bondi de 1700% (Cloudbeds, 2025). Déjà 30% des voyageurs utilisent une IA pour planifier leur séjour. La visibilité en ligne change : les signaux de confiance (avis, OTAs, contenus authentiques) comptent désormais plus que le SEO classique, ouvrant la voie à la Generative Engine Optimization (GEO).
💬 Ça donne une idée de ce qui nous attend... Les voyageurs ne passent plus seulement par Google mais par des assistants qui privilégieraient réputation et fiabilité. On est en train de passer de “comment être trouvé sur Google ?” à “comment être recommandé par une IA ?”. Et pas de solution miracle pour le moment. A suivre…
Donnez votre avis
Vous souhaitez apporter votre vision sur tous ces sujets… n’hésitez pas à intervenir, que ce soit ici sur Substack ou sur LinkedIn :)
Si ce numéro vous a été utile, partagez-le autour de vous… et laissez un petit 💚 : ça aide la newsletter à se faire connaître et à continuer de grandir :)
👋 C’est fini pour aujourd’hui !
On se retrouve le mercredi 1er octobre pour la prochaine édition !
Et d’ici là, rendez-vous dans 15 jours pour l’interview du mois :)
— Nicolas
Merci Nicolas pour ce contenu de qualité 🙏
Concernant Google Maps, et après avoir creusé, le plus simple serait peut-être de demander à ChatGPT de générer un fichier KML (standard pour les cartes) qu’on peut ensuite ouvrir sur n’importe quel éditeur de cartes (Google Maps, Around Us…). Ça évite de lui donner l’accès à ton compte privé 😅
Merci Nicolas, super intéressant ! J’ai aussi essayé ChatGPT pour planifier mes vacances, mais au Kazakhstan ce n’était pas top. Même Google Maps s’en sortait mal, j’ai finalement dû utiliser l’appli locale 2gis pour naviguer 😀