Nouvelles expériences IA, traduction live, paiements et lunettes connectées
N°13 - Mindtrip, TripGenie, Comet, Ray-Ban Meta… découvrez les nouvelles expériences IA qui transforment déjà le parcours voyageur, avec une interview exclusif de Mastercard.
Ravi de vous retrouver pour ce nouveau numéro !
Vous êtes désormais plus de 2 200 lecteurs. Bienvenue aux 122 nouveaux abonnés arrivés depuis le mois dernier.
👉 Abonnez-vous ici si vous lisez ce numéro sans être encore inscrit :)
Ce mois-ci, on va parler expérience client dans le tourisme à l’ère de l’IA !
Au menu
Dossier du mois : Quand l’IA réinvente l’expérience voyageur
On en parle : Agent Pay de Mastercard, et si l’IA payait pour vous ?
Nouveau : Ray-Ban Meta, AirPods… le combo immersif
Boîte à outils : Traduction instantanée dans Google Meet
Question des lecteurs
Vidéos du mois
Actu IA : ce qu’il ne fallait pas manquer
Prenez un café et c’est parti ! ☕️
DOSSIER DU MOIS
Nouvelles expériences clients à l’ère de l’IA dans le voyage
26 % des PME françaises utiliseraient déjà l’IA (Baromètre France Num 2025). Dans le tourisme, on reste encore beaucoup sur des chatbots et quelques projets pilotes, loin d’un usage généralisé.
A l’inverse, 47 % des Français disent avoir déjà acheté après avoir utilisé un outil IA (Havas Market, mai 2025). Et le tourisme figure même dans le top 3 des usages (31 %), derrière la santé et le divertissement.
Bref, une adoption encore timide côté pros, un usage qui s’accélère côté clients.
Un an après mon premier état des lieux sur les destinations françaises (MarIAnne d’Atout France, KLIA à l’OT de Kaysersberg…), j’ai voulu faire le point sur les nouvelles expériences proposées aux voyageurs par les plateformes ou services en ligne.
Au programme : Mindtrip (IA-native), Tripadvisor (add-on encore limité), TripGenie (transactionnel) et Layla (premium payant). Et on termine avec les interfaces « IA-first », comme le navigateur Comet… on y va !
Mindtrip : l’IA qui veut vraiment planifier
Lancée en mai 2024, la plateforme Mindtrip se présente comme un planificateur de voyage nouvelle génération, pensé dès le départ pour l’IA.
Son principe : générer des suggestions d’itinéraires à partir de n’importe quel contenu en ligne (image, blog, post Reddit, vidéo YouTube ou TikTok).
Concrètement, on peut aussi partir d’une demande plus classique (“road trip en Toscane”, “séjour famille à Barcelone”). En quelques secondes, Mindtrip génère :
un itinéraire détaillé jour par jour
une carte interactive
une vue calendrier intégrant hôtel, activités et restaurants
Mon test : « 5 jours à Rome en famille »
Première impression… c’est plutôt sympa ! L’interface est claire, interactive et fluide.
Chaque point d’intérêt apparaît en gras avec un petit pictogramme (restaurant, musée…). Ça paraît rien, dit comme ça, mais ça facilite la lecture et c’est rare dans le résultat d’un chat.
Un simple survol affiche une mini-fiche : photo, avis, type, lieu, descriptif
Sur desktop, la carte se remplit en temps réel au fil de la génération de l’itinéraire
On peut basculer vers la vue itinéraire pour obtenir un programme jour par jour, avec les distances entre les étapes (très utile même si c’est en miles pour le moment)
La vue calendrier rassemble automatiquement les hôtels, activités et restaurants sur toute la durée du séjour
Résultat : on navigue facilement entre texte, carte et planning, en ajoutant ou retirant des lieux au fil de la conversation (ou manuellement).
Ce que ça change
Pour la première fois, j’ai eu la sensation qu’un outil IA pouvait remplacer ma phase de recherche initiale sur Google ou Tripadvisor. En quelques minutes, j’avais un plan crédible à discuter avec ma famille ou à partager avec mes amis. Pas parfait, mais déjà utile et exploitable.
Les limites
Interface dense : les fonctionnalités commencent à s’empiler… et on peut s’y perdre
Données floues : Mindtrip revendique une base de 6,5 M de lieux croisée avec OpenAI, mais la provenance et l’actualisation restent très opaques…
Personnalisation limitée : dès qu’on sort des classiques, les suggestions deviennent assez génériques
Interface en anglais : on peut échanger avec le chat en français mais tout le reste est en anglais
💬 Verdict : Mindtrip donne un aperçu assez convaincant de ce que pourrait être l’IA comme compagnon de planification. Déjà utile pour poser les bases d’un voyage, mais encore limité si l’on cherche de l’originalité.
Tripadvisor : encore au stade du brouillon
Après Mindtrip, j’ai voulu tester la nouvelle fonction IA “TripBuilder” de Tripadvisor. Sur le papier, la promesse est la même : décrire son séjour et obtenir un itinéraire. Mais ici, pas de chatbot ou agent conversationnel, uniquement une sélection avec des filtres “intelligents”.
Mon test : « séjour en couple à Reims »
Résultat correct pour une ébauche… mais limité
Itinéraires bloqués à 7 jours, logique rigide, très peu de personnalisation
Pas de profondeur ni d’originalité : ça pose un cadre, mais sans inspiration
Ce que ça change
Comparé à Mindtrip, je trouve que l’écart est énorme. Ici, l’IA ressemble plus à un add-on plaqué sur un service existant, pas à une expérience conçue autour de l’IA. Ça dépanne, mais ça ne fait pas rêver.
💬 Verdict : un premier pas, mais plus cosmétique que transformant. Pour un acteur aussi connu, on pouvait espérer mieux.
TripGenie : l’IA transactionnelle
Avec TripGenie, l’IA promet d’aller au-delà de l’inspiration. Intégrée au site et à l’app Trip.com, elle génère des itinéraires personnalisés et permet de réserver vols et hôtels. L’outil couvre déjà plus d’un million d’attractions dans 180 pays et accompagne aussi après la réservation (support, conseils, suivi).
👉 J’ai testé une semaine à Barcelone : l’itinéraire était basique mais fonctionnel, avec possibilité de passer immédiatement en réservation.
Côté expérience, l’UX/UI reste trop technique à mon goût, moins fluide et inspirante que Mindtrip. On sent une priorité donnée à la conversion plus qu’à la découverte.
💬 Verdict : pas parfait, mais TripGenie se rapproche de l’agent de voyage IA complet, qui suit le client de l’inspiration à la réservation et au-delà. En ça, c’est intéressant.
Layla : le pari du premium verrouillé
Soutenue par lastminute.com, Skyscanner, Booking.com et des partenaires comme GetYourGuide ou Viator, Layla se positionne dès le départ comme un service premium payant : 30 €/mois ou 50 €/an 👀.
Sur le papier : itinéraires personnalisés, ajustements possibles, PDF de qualité…
En pratique : impossible de tester sans payer. Même avec les « 3 jours d’essai gratuit », certaines fonctions importantes (comme le téléchargement) restent bloquées.
Résultat : une expérience figée, plus tournée vers la monétisation de l’IA que vers une réelle réinvention du voyage.
💬 Verdict : malgré de solides investisseurs, je trouve que la valeur perçue reste floue. Difficile d’imaginer des voyageurs prêts à payer 30 €/mois… et je n’ai pas compris comment ils voulaient les convaincre.
Les nouvelles interfaces IA-first
Au-delà de ces services en ligne, il y a une nouvelle vague qui arrive : les outils pensés dès le départ pour l’IA. Pas un add-on, mais une logique « IA-native ».
La vraie bascule ? Peut-être… surtout quand l’IA s’invite directement dans nos navigateurs. Avec Comet, le nouveau navigateur de Perplexity, tout est intégré : recherche, résumés, planification et même actions autonomes.
J’en parlais le mois dernier et je vous ai préparé une petite démo pour illustrer les possibilités dans le tourisme.
🔒 Alerte sécurité : selon Journal du Geek, Comet présente plusieurs failles (stockage non chiffré des mots de passe, gestion fragile des cookies et extensions). Bref, intéressant à explorer, mais à manier avec prudence pour le moment.
Dans cette course aux navigateurs boostés à l’IA, Google n’a pas vraiment envie de se laisser distancer et déploie lui aussi Gemini directement dans Chrome (uniquement aux États-Unis pour le moment). L’assistant peut, lui aussi, analyser plusieurs onglets, résumer des pages et interagir avec le contenu.
Pour la première fois, l’IA ne fait pas qu’inspirer, elle peut agir : réserver, payer, confirmer. On est peut-être en train de passer du chatbot au compagnon transactionnel.
C’est bien tout ça mais ces évolutions posent une question plus large : qui sera l’intermédiaire entre le voyageur et l’offre ?
Quel rôle pour l’intermédiation ?
Dans le tourisme, l’intermédiation est partout : offices, CRT, agences, plateformes… chacun fait le lien entre l’offre et le voyageur. Et les grandes plateformes privées n’ont jamais caché leur ambition de jouer ce rôle. Mais avec l’IA, les choses bougent… des services comme Mindtrip ou TripGenie couvrent déjà inspiration, itinéraire et réservation. Et quand ces fonctionnalités s’intègrent directement dans le navigateur, avec Comet ou Chrome Gemini, l’intermédiation devient presque une couche native de nos usages quotidiens.
👉 Pourtant, une bonne intermédiation ne se limite évidemment pas à une interface fluide : elle repose aussi (et surtout) sur la sélection, la qualité et la pertinence des offres. C’est une vraie force… à condition de savoir l’exploiter, de se remettre en question et de rester en phase avec les attentes des voyageurs. Car dans un contexte où l’attention s’effondre, la solution la plus rapide et simple pourrait vite prendre le dessus.
Face à ça, certains institutionnels montrent qu’une autre voie est possible. Je pense par exemple à Infiniment Charentes (👋 Gallic et Anaïs), avec son site construit autour d’un moteur IA. Et d’autres projets sont peu-être en cours dans d’autres destinations…
3 tendances qui se dégagent
De cet état des lieux, je dirais que 3 grandes tendances sont en train d’émerger :
Et on est peut être en train de passer d’outils pratiques à de véritables compagnons numériques de voyage. Reste à voir comment, et surtout par qui, cette place centrale sera occupée…
Et demain ?
On a vu le glissement en cours… les outils ne se contentent plus d’inspirer, ils couvrent tout le parcours, de l’idée (et bientôt) au paiement.
La prochaine étape ? Elle tient peut-être dans nos objets du quotidien ?
AirPods Pro 3 pour la traduction de conversation en direct, comme un doublage discret
Ray-Ban Meta pour filmer, traduire, demander une info sans sortir son téléphone
Ray-Ban Meta Display pour demain, un itinéraire ou une traduction dans le champ de vision
Encore loin d’être généralisés, parfois encore en bêta, mais les bases sont posées, les prix baissent et les usages se démocratisent. Et quand on parle d’expérience client, il faudra compter avec eux.
A suivre…
💚 Petit coup de cœur perso
Je voulais en profiter pour vous parler de Cocohop, une jeune plateforme française pensée pour les pros du tourisme et qui colle parfaitement à notre sujet du jour. Leur promesse : aider à concevoir des voyages sur mesure plus vite, plus simplement, sans perdre en valeur.
J’ai pu tester et voir une démo, et ce qui m’a marqué, c’est que l’IA y est vraiment au service de la personnalisation et du gain de temps. Planificateur d’itinéraires enrichi, génération instantanée de roadbooks ou carnets de voyage, collaboration fluide avec ses clients et partenaires… On sent une vraie volonté d’outiller les pros plutôt que de les remplacer. Le résultat est, en plus, très quali.
Je vous invite vraiment à tester pour vous faire votre propose avis :)
👏 Vincent Paulin et Molina Paulin !
ON EN PARLE
Agent Pay de Mastercard, et si l’IA payait pour vous ?
On vient de voir comment les agents IA commencent à couvrir tout le parcours du voyageur : inspiration, itinéraire, réservation. La prochaine étape logique ? Le paiement.
Et c’est exactement ce que prépare Mastercard avec Agent Pay : un système où l’IA ne se contente pas de trouver ou réserver, mais peut aussi payer en votre nom (oui, oui…), avec fluidité et sécurité (ouf).
Tokenisation, biométrie, règles claires… tout est pensé pour garder la confiance. Et cette évolution ne concerne pas que les géants du e-tourisme.
Interview exclusive
J’ai pu en parler directement avec Jean-Robert Raynier, vice-président Product Solutions France chez Mastercard.
Il explique pourquoi cette évolution touchera autant les grandes plateformes que les plus petits acteurs, comme un musée ou un office de tourisme.
“… l’agent pourra réserver une chambre, organiser un séjour complet avec restaurants et spectacles… tout cela sans que tu quittes l’interface.”
NOUVEAU
Ray-ban Meta, AirPods… le combo immersif
On reste dans l’expérience utilisateur, cette fois avec des objets très concrets. La prochaine étape se joue sans doute ici, quand notre voix, nos oreilles et nos lunettes deviennent des interfaces de voyage.
AirPods Pro 3 – Traduction en direct
Les nouveaux AirPods Pro (3e génération) inaugurent une fonction Live Translation. Vous parlez en français, votre interlocuteur entend la traduction en temps réel… et inversement. A l’usage, ça ressemble à un doublage télévisé (quand même bien robotisé pour le moment…)
Coût : à partir de 250 € (la fonctionnalité est inclus dans l’écosystème Apple, sans surcoût).
Limites : nécessite un iPhone 15 Pro ou plus récent, activation d’Apple Intelligence, version bêta au lancement, encore restreint aux échanges depuis l’anglais vers d’autres langues.
⚠️ Attention : cette fonctionnalité n’est pas encore disponible en Europe pour des raisons réglementaires. A suivre donc…
👉 En pratique : parfait pour une discussion simple, encore limité pour des échanges techniques ou stratégiques si j’en crois les tests sur j’ai pu voir. Mais le potentiel est immense, surtout dans un secteur comme le tourisme.
Ray-Ban Meta – Caméra et IA embarquée
C’est déjà la 2ème génération de lunettes connectées signées Meta et Ray-Ban. Caméra intégrée, capture photo/vidéo, diffusion en direct, interaction avec Meta AI. L’idée : documenter et enrichir son expérience sans sortir son smartphone.
Coût : à partir de 329 € en Europe
Usages potentiels dans le tourisme : capturer une visite à la première personne, traduire une pancarte, demander une info à voix haute sans sortir d’appli…
Limites : autonomie réduite, dépendance à l’appli Meta View, disponibilité des fonctions IA encore inégale selon les pays.
🏃 Pour les sportifs, Meta s’est également associée à Oakley :)
Ray-Ban Meta Display – à surveiller
Encore au stade d’annonce et de prototypes, les Ray-Ban avec affichage intégré ouvrent une autre perspective : voir directement dans son champ visuel une traduction, une carte, une indication de parcours. Pas encore disponibles, mais le cap est clair, on va vers une expérience réellement augmentée, en voyage comme ailleurs.
Si le sujet vous intéresse, Frédéric CAVAZZA en parle ici : 2026 sera l’année de la réalité augmentée (par l’IA)
💬 En résumé, on n’est plus seulement face à des agents IA dans nos applis ou navigateurs. Demain Aujourd’hui, ce sont nos objets du quotidien qui prennent le relais, pour une expérience plus fluide et plus incarnée. Est-ce une bonne chose ? Chacun se fera son avis :)
BOÎTE À OUTILS
Traduction instantanée dans Google Meet
On reste dans la traduction en live avec cette nouvelle fonctionnalité signée Google.
C’est quoi ?
Google Meet teste une nouvelle fonction de traduction vocale en temps réel : tu parles en français, ton interlocuteur entend immédiatement une voix traduite, calquée sur la tienne. Un peu comme un doublage télé : on entend encore un léger fond de la voix originale, mais l’effet est bluffant et assez immersif.
Mon test
J’ai voulu voir ce que ça donnait en vrai.
Merci à Ben Fribourg qui a accepté de tester en direct avec moi depuis Cincinnati :)
Premier constat : dans une discussion simple, c’est plutôt fluide. Tu parles, ça se traduit quasi instantanément. Le petit décalage et les hésitations dans la traduction, rendent même la chose assez naturelle, comme si une vraie personne traduisait derrière toi. Et le système reprend même le ton de la voix d’origine !
Bon… dès que la conversation devient technique (projet, vocabulaire précis), ça risque d’être limité pour le moment. Et clairement pas à la hauteur d’un traducteur humain.
👉 Est-ce que c’est inutile pour autant ? Non. Pour une réunion internationale rapide, ça dépannera déjà très bien.
A quoi ça sert dans le tourisme ?
Réunions internationales (offices, CRT, ministères, OTA…)
Projets transfrontaliers plus faciles à gérer
Webinaires dans des langues étrangères
Infos pratiques
Réservé aux abonnés Google AI Pro et AI Ultra (un seul participant payant suffit pour activer) :
AI Pro : 21,99 €/mois
AI Ultra : 249,99 €/mois (ça pique…)
Actuellement limité au web (pas dispo sur mobile)
6 langues disponibles : anglais, français, allemand, italien, espagnol et portugais. ⚠️ Attention, pour le moment la traduction ne peut se faire qu’à partir de l’anglais.
Google précise que les traductions ne sont pas sauvegardées ni utilisées pour entraîner ses modèles.
Limites
Pas de traduction directe entre deux langues non anglaises (ex : portugais ↔ français, impossible pour le moment)
Latence et imprécisions dès que le vocabulaire devient pointu
Encore en bêta → parfois instable
Coût élevé si usage ponctuel
Questions de confidentialité à vérifier
Question des lecteurs
Chaque mois, je sélectionne une de vos questions et j’y réponds ici. Parfois seul, parfois avec l’aide d’experts.
📩 Envoyez-moi la vôtre ici.
“
J’ai découvert Nano Banana dans le dernier numéro et je trouve ça super intéressant et très utile ! Mais je me pose une question sur la propriété intellectuelle… est-ce que je peux utiliser les images générées ?” (Anonyme)
Très bonne question. Dans le dernier numéro, je vous ai montré ce qu’on pouvait faire avec Nano Banana (Gemini 2.5 Flash Image). Mais qu’en est-il des droits d’auteur ?
⚖️ Comme je ne suis pas juriste, j’ai demandé l’avis de Maître Chloé Rezlan, avocate en droit du tourisme, droit des plateformes et des assurances, et co-fondatrice du cabinet Adeona Avocats.
Ce qu’il faut retenir
Pas de protection automatique : les créations générées uniquement par IA ne bénéficient pas de droit d’auteur en l’état actuel du droit (en Europe comme aux États-Unis)
Vos inputs (textes, photos) : vous gardez vos droits, mais les CGU prévoient que Google peut les réutiliser (licence large pour entraîner ses modèles et améliorer ses services)
Vos outputs (images générées) : Google ne donne aucune garantie explicite pour un usage commercial des images produites via l’interface publique Gemini.
SynthID : toutes les images générées portent un filigrane (invisible et visible, c’est le logo Gemini blanc en bas à droite), ce qui peut poser question dans certains contextes professionnels.
Flou juridique : l’originalité reste la clé. Si vous prouvez une contribution créative humaine (prompts complexes, retouches, montage), vos chances d’obtenir une protection augmentent… mais rien n’est assuré
En pratique
A ce stade, je dirais :
OK pour des tests, visuels internes, réseaux sociaux…
Risqué pour un usage commercial direct (vente, campagnes officielles, supports contractuels)
Pensez à vérifier les CGU de l’outil et à anticiper les questions de confidentialité (données traitées hors UE, RGPD)
En résumé : pour l’instant, l’usage reste donc limité et surtout adapté à l’expérimentation. Comme pour d’autres plateformes (ex. Facebook), ce sont les CGU qui s’appliquent quand on y dépose nos contenus... Les règles évolueront sans doute, mais mieux vaut avancer en toute connaissance.
Pour aller plus loin :
Vidéos du mois
Ce mois-ci, ce n’est pas une mais 3 vidéos qui m’ont marqué. Pas toutes liées directement au tourisme, mais elles disent beaucoup de ce que l’IA change dans la création…
Alain Afflelou, Espagne
Nouvelle campagne pub produite en grande partie avec de l’IA générative. Text-to-video, image-to-video… les briques sont désormais assez matures pour livrer un rendu « diffusable ». Et ça se voit : le spot est léché, pro et crédible.
💬 L’IA entre dans la prod mainstream. On ne parle plus d’expérimentations YouTube, mais de campagnes nationales.
Crédits (on voit qu’il y a besoin de compétences… même avec l’IA) : Xiaolongbao Studios (agence), Santiago Ambit (production & réalisation), Javier De la Chica Soriano (direction artistique), Valentina Roteda (montage), et outils : Freepik, Google (Nano Banana), Suno, ElevenLabs, Topaz Labs, Midjourney.
Pub diffusée pendant la finale NBA (USA)
Diffusée en plein prime time lors des Finales NBA 2025. Une pub 100 % IA pour la plateforme Kalshi, produite avec Veo 3 (Google).
Coût annoncé : 2 000 $ en crédits de génération. Pas le budget total bien sûr (il y a toujours de la créa, du montage, de la diffusion). Mais le signal est là : une prod IA passe sur l’écran le plus cher du monde.
💬 Bon… c’est complètement absurde et chacun se fera son avis 👀
Quand des peintures célèbres s’animent…
Un projet culturel avec des personnages de tableaux classiques projetés dans un Central Park contemporain. Entre poésie et anachronisme assumé (on appréciera, ou pas, le sourire très contemporain des personnages :). Réalisé par un créateur seul (Alex Patrascu), avec Nano Banana, Seedance, Kling.
💬 L’IA met des super-pouvoirs créatifs dans les mains d’indépendants. Là où il fallait une équipe complète hier, une personne peut désormais tout monter.
ACTU DE L’IA
Les 5 infos à ne pas manquer
Pour vous aider à rester informé, je vous partage ici 5 actus que j’ai trouvées importantes ou intéressantes, avec un résumé express et mon avis en quelques lignes.
1. Albanie : un ministre virtuel IA
L’Albanie a nommé Diella, un « ministre virtuel » (avatar IA) chargé des marchés publics. Elle a prononcé un discours au Parlement, rôle avant tout symbolique pour le moment mais inédit.
💬 Première mondiale. Mais derrière le symbole, de vraies questions : gouvernance, responsabilité, sécurité…
2. Google lance AP² pour les paiements IA
Google dévoile l’Agent-to-Payments Protocol (AP²) : un standard ouvert pour permettre aux agents IA d’effectuer des paiements sécurisés. Plus de 60 partenaires annoncés, dont Mastercard, PayPal et Coinbase.
💬 C’est un peu technique mais c’est une brique importante. On en a parlé avec Mastercard et son Agent Pay. Demain, un “réserve et paie mon voyage” va vraiment se concrétiser.
3. Anthropic règle un litige à 1,5 milliard $
L’éditeur de Claude a accepté de payer 1,5 milliard de dollars pour éviter un procès sur le téléchargement illégal de livres utilisés dans l’entraînement de ses modèles.
💬 Je trouve que c’est un signal fort. Après les débats, on passe aux règlements financiers massifs. Ca fait écho à l’affaire Disney et Universal contre Midjourney pour plagiat dont je vous parlais avant les vacances. La question du droit d’auteur reste centrale dans l’IA générative… et d’autres affaires suivront sûrement.
4. Mistral annonce la mémoire dans Le Chat
Mistral introduit une mémoire conversationnelle : rappel d’informations, possibilité d’oubli, transparence sur ce qui est mémorisé. Déploiement progressif annoncé. La startup ajoute aussi une nouvelle brique importante : des connecteurs vers une vingtaine d’outils métiers (CRM, data, paiement, gestion de projets…), pour faire du Chat un véritable hub de travail collaboratif.
💬 Avec la mémoire + ces connecteurs, Le Chat franchit une étape et on passe du chatbot ponctuel à un outil de travail intégré. Reste à voir l’adoption, mais le potentiel est clair.
5. Lancement du réseau des Ambassadeurs du plan national “Osez l’IA” 🇫🇷
Le plan national Osez l’IA, lancé par la ministre Clara Chappaz et le ministère de l’Économie, s’appuie désormais sur un réseau de plus de 300 Ambassadeurs IA. Leur mission : sensibiliser, informer, orienter et faire remonter les usages et besoins concrets des entreprises, partout en France.
💬 Petite fierté personnelle, j’ai l’honneur de rejoindre ce réseau en tant qu’Ambassadeur IA pour le tourisme. Un rôle cohérent avec ce que je mène depuis 2 ans : explorer, partager, relier l’IA aux réalités de terrain. Les premières actions arrivent vite… si ça vous intéresse, suivez moi sur LinkedIn
Donnez votre avis
Vous souhaitez apporter votre vision sur tous ces sujets… n’hésitez pas à intervenir, que ce soit ici sur Substack ou sur LinkedIn :)
Si ce numéro vous a été utile, partagez-le autour de vous… et laissez un petit 💚 : ça aide la newsletter à se faire connaître et à continuer de grandir :)
👋 C’est fini pour aujourd’hui !
On se retrouve le mercredi 5 novembre pour la prochaine édition !
Et d’ici là, rendez-vous dans 15 jours pour le 2ème épisode du podcast :)
— Nicolas